LE LAIT EN ALGERIE

Développement de la filière Lait

Recours à l’expertise néerlandaise

 

La convention signée, hier, porte sur la mise en place d’une ferme pilote de démonstration et de formation dans la wilaya de Guelma. D’un montant global d’un peu plus de 700.000 euros dont 550.000 à la charge de la partie néerlandaise, cette convention d’assistance technique, paraphée par le secrétaire général du MADR, M. Fodil Ferroukhi et l’ambassadeur du royaume des Pays-Bas en Algérie, M. Francicus Gijsbertus  en présence du Dr. Rachid Bénaïssa, de l’agriculture et du développement rural, est conclue pour une période de trois années, renouvelable par tacite reconduction.

 


L’accord devra contribuer au renforcement de la coopération dans le domaine du développement de l’élevage bovin laitier par la mise en place d’une ferme pilote de démonstration et de formation au niveau de Mekhancha dans la wilaya de Guelma, ce qui suppose un transfert de techniques et des formations spécifiques destinées à améliorer le rendement de la production et la conduite du bétail, en matière d’alimentation, d’hygiène et de santé. Il s’agira, a affirmé le ministre, d’acheminer la filière vers « une synergie des compétences, un ancrage et un appui réel au développement ». Ce premier accord devrait ouvrir la voie à d’autres joint-ventures dans des secteurs demandeurs de technologies, tant l’objectif consiste à inscrire l’entreprise dans la durabilité, a souligné le ministre. L’ambassadeur des Pays-Bas, troisième exportateur mondial de produits agricoles, a indiqué que son pays est disposé à apporter toute l’assistance et le savoir-faire dans le cadre de cette convention.

 

L’Algérie qui recèle d’importantes potentialités en matière de coopération dans plusieurs secteurs, répond « aux conditions idéales pour la coopération » notamment au plan de la « stabilité », a-t-il précisé. Le président de la SGP PORDA indiquera que la convention se scinde en deux grands axes portant sur la réalisation d’un modèle de ferme familiale d’une capacité de 15 vaches laitières et une ferme d’exploitation de 60 vaches laitières. M. Kamel Chadi ajoutera que l’intervention de la partie étrangère portera sur la formation des éleveurs ainsi que les promoteurs intéressés par ce créneau en matière de conduite des troupeaux laitiers et de rationnement du cheptel, de suivi sanitaire, de gestion de la reproduction, de modernisation des fermes et des bâtiments d’élevage bovin, d’assistance technique dans un souci de transfert de techniques et de savoir-faire. Un comité mixte de pilotage composé des représentants des deux parties a été institué pour la mise en œuvre de ce projet.

 

Lors d’un point de presse organisé en marge de la signature de la convention, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a mis en avant l’évolution de la filière et l’adaptation des éleveurs à la nouvelle politique agricole. Plus de 100.000 vaches ont été importées durant les quatre dernières années ce qui dénote de l’intérêt porté à l’activité, notamment par les jeunes promoteurs, a affirmé le ministre. Aussi, la filière est organisée dans le cadre de relations contractuelles incluant le MADR et l’ONIL, l’Office et les 120  unités de transformation et enfin, les laiteries de transformations et plus 32.000 éleveurs et producteurs, a rappelé le Dr. Bénaïssa. Une organisation destinée à rassurer et sécuriser chaque acteur de la filière, notera le ministre qui indiquera que le niveau de la collecte de lait cru a doublé de volume ces dernières années passant de 200 à plus de 700 millions de litres/an, l’objectif étant 1,4 milliard de litres.


 
Du lait 100% local prochainement sur le marché


Les chiffres du MADR indiquent,  que la production laitière pour 2012 a totalisé de 3,088 milliards de litres contre 2,92 Mds de litres en 2011 pour un objectif global annuel retenu au titre des contrats de performance, pour la même année, soit 2,88 Mds de litres. L’objectif  pour la période 2012-2013 est fixé à 3,048 milliards de litres. En 2012, les importations de l’Algérie de lait en poudre ont atteint  700 millions de dollars, la moyenne annuelle de la facture de l’Algérie. Ce montant est appelé à diminuer, en 2013, à moins de  600 millions de dollars, selon les prévisions. A ce propos, le ministre a fait savoir, que les résultats attendus de cette convention ne peuvent être immédiats tant il s’agit « de créer les conditions d’un développement durable ». Il faudra prendre en considération, « le temps biologique », « le temps de la structuration » et la « demande du marché ». En fait, « il faut construire une série de dispositifs qui concourraient à la réduction de la facture » a-t-il dit.  Le ministre qui évoquera les aides consenties par l’Etat en amont  de la filière, a annoncé, pour la circonstance, la décision de mettre sur le marché, du lait produit localement à partir de lait cru. Il s’agit de lait pasteurisé entier qui sera commercialisé à 35 et 40 DA, de lait demi-écrémé et d’un troisième totalement écrémé tout en maintenant le lait en sachet de 25 DA produit à partir de la poudre importée.

 

Dans le même contexte, le ministre a souligné, que la moitié de la poudre de lait est importée par le privé, le reste étant pris en charge par l’ONIL. « C’est cette partie qu’on tentera de réduire », a-t-il indiqué. Dans le même  sillage, le ministre a évoqué la convention signée en 2011 avec l’association « Bretagne International » pour le développement de la filière lait. Le programme  « Alban’ » qui consacre cette coopération à travers trois wilayas pilotes (Souk Ahras, Relizane et Blida)  devra inclure la wilaya de Ghardaïa prochainement, a-t-il déclaré. Le programme en question vise la mise en place d’une filière intégrée  par le rapprochement entre les différents acteurs intervenant, en amont et en aval de la filière, la formation, de transfert de technologies et l’échanges d’expériences. Concernant le Ramadhan, le ministre a rassuré que les viandes rouges seront disponibles sur les étals d’autant plus que cette année, la SGP PRODA et des opérateurs privés ont déjà entamé l’importation de viandes congelées et fraîches. Les prix des viandes blanches devront également rester stables, a-t-il ajouté.  

                      

D. Akila

Source; "El Watan" du 29.05.2013



01/06/2013
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