LE LAIT EN ALGERIE

Blida à la fête du lait à Imaloussen

Le président de l’association des producteurs de lait nous avez informé la veille (24/05/2013) de la venue des éleveurs, producteurs de lait, de la wilaya de Blida pour participer à notre fête de lait. A la cérémonie d'ouverture de la fête Blida est absente. Je ne croyais plus à l’arrivée de cette délégation qui, nous a-t-on dit, est accompagnée d’un certain encadrement.

 


 

 

Après la prise de paroles des différents responsables, les blidéens sont toujours absents au bataillon. Visites des stands et discussion de part et d’autres mais Blida toujours pas en vue. L’heure de la Waâda (déjeuner) arrive. Nous perdons espoir « ils ne viendront pas » disent les responsables chargés de l’organisation. Nous aurions bien aimé qu'ils soient parmi nous, mais bof c’est la première édition. Peut être qu'ils viendront l’année prochaine avec d'autres wilayas pour la deuxième édition.

 

Tout d’un coup un bruit circule à l’école primaire des Frères Aït-Ramdane siège de la fête  «  des gens étrangers à la région viennent d’arriver par bus et ils ne parlent pas kabyle». Les organisateurs accourent. La télévision, les journalistes, les photographes bondissent sur l’info. Effectivement, les blidéens sont arrivés. Une forte délégation, une trentaine au moins. La responsable de la délégation a offert au Président de l'organisation de la fête du lait, au nom des éleveurs de Blida, un beau et grand bouquet de fleurs plein de roses rouges. Un beau cadeau de la ville des roses (Blida). La délégation de Blida comptait surtout des éleveurs ainsi quelques chercheurs et conseillers techniques versés dans la filière lait.

 

Depuis leur arrivée et jusqu’à la clôture de cette première édition, les invités venus de Blida se sont pliés par quatre pour voir les différents stands, assistés à la conférence animée par des vétérinaires, discutés avec de nombreux intervenants dans la filière lait. Mais le clou de la journée a été, sans nul doute, le jumelage entre les éleveurs des deux wilayas. Cette rencontre a permis aux éleveurs de faire plus ample connaissance. Les éleveurs et l’encadrement d’accompagnement des deux régions se sont présentés et ont partagé leurs expériences respectives.

  

 L'arrivée de la délégation de Blida à Imaloussen

 

  

Tizi Ouzou était en force lors de cette réunion : des membres de l’association des producteurs de lait, des membres d’une coopérative de services pour les éleveurs, un représentant d’une coopérative apicole qui travaille en partenariat avec la coopérative d’élevage, en particulier pour la distribution de l’aliment, un éleveur de l’élevage caprin et des éleveurs de bovins.

 

L’échange entre les éleveurs des deux wilayas a été très bénéfique pour tous même pour les initiés à la filière lait. L’ensemble des éleveurs ont parlé du faible prix à la production (30 DA le litre payé par la laiterie et 12 DA le litre de subvention). Un bonus est donné (1 à 3 DA/litre) par certaines laiteries en fonction du taux bactériologique, de la matière grasse et du taux protéique. Les éleveurs souhaitent une meilleure intervention de l’Etat pour éviter la disparition des élevages existants sachant que le litre de lait revient entre 60 et 70 DA le litre. Un éleveur de Tizi Ouzou a dit « est-il logique qu’un litre de lait soit cédé à la laiterie à 30 DA l’équivalent du prix d’une bouteille d’eau minérale ? ». 

 

Le prix de l’aliment concentré a aussi été d’actualité "Un prix cher pour l’éleveur, en particulier pour ceux qui distribuent des quantités importantes par jour (10 kg par vache en moyenne) faute de fourrages verts et de pâturage. Le prix fluctue selon le marché international et souvent l’aliment vendu n’indique ni la composition ni sa valeur énergétique et protéique" dira un producteur de Timizart. La coopérative de services de Tizi Ouzou a trouvé une solution pour réduire le coût de ce produit. En collaboration avec la coopérative apicole de la wilaya, elle a pris l’initiative d’assurer l’achat groupé de l’aliment pour ses adhérents (200 actuellement selon un des membres du conseil d’administration) pour limiter les intermédiaires.

 

Concernant les subventions, sur toute la panoplie de mesures pour soutenir les producteurs de lait, seules 2 à 3 mesures sont appliquées sur le terrain:la subvention du litre de lait (12 DA/litre collectée) la subvention de la génisse produite au niveau de l’élevage (60.000 DA à l’âge de 18 mois) et l’insémination artificielle (1800 DA pour l’insémination fécondante). Pour le reste des mesures de subvention ou des crédits bonifiés, les éleveurs des deux wilayas ont été unanimes à dire "qu'ils ne sont nullement adaptés aux conditions des élevages de nos régions vu le manque d’actes de propriété des terres et des bâtiments (la majorité des éleveurs ont des bâtiments et des terres louées ou en indivision). Finalement les mesures concernées « profitent beaucoup plus aux éleveurs d’un temps qui possèdent des biens avec des actes en leur nom" ont-ils dit.

 

Le matin, lors de l’ouverture de cette fête, toutes les autorités présentes avaient déclaré que les éleveurs seront aidés pour doubler la production laitière actuelle. Le directeur des services agricoles de Tizi Ouzou en prenant la parole avait dit « que toutes les portes sont ouvertes pour aider les éleveurs… ». Les éleveurs doivent les prendre au mot du moins ceux de Tizi Ouzou.

 

Par ailleurs, le sujet du retard de payement (de 4 à 6 mois) de la subvention de 12 DA payée par l’intermédiaire de l’ONIL a été discuté. Ce problème est signalé à Blida et Tizi Ouzou. Certains rares collecteurs au niveau des deux régions assurent un payement, sur leur propre trésorerie, aux éleveurs dans le besoin, dans l’attente du règlement par l’ONIL.

 

Un des éleveurs de la wilaya de Blida a parlé sur l’importance du fourrage vert dans l’alimentation des vaches laitières et a demandé à ce que le ministère pense à l’octroi de terres aux éleveurs avec un cahier de charges. Le débat sur cette question a permis aux différents intervenants de conclure que l’organisation de la profession (associations et coopératives) est la clé de réussite de la profession.

 

 Les éleveuts de Blida durant le déjeuner "waâda"

 

Un responsable de la coopérative de Tizi Ouzou a souhaité que « l’ITELV (institut technique sur les élevages) forme des techniciens qui se chargeront à leur tour de former en permanence les éleveurs afin d’assurer la vulgarisation des techniques d'élevage. La charge de travail quotidienne de l’éleveur ne lui laisse pas assez de temps pour assister à des journées de formation en salle et surtout si le lieu de formation est éloigné de son élevage. La méthode appliquée au niveau des wilayas pilotes (Blida, Relizane et Souk Ahras) dans la cadre du projet algéro-français par le biais du groupe de conseillers techniques appelé GAPEL (groupe d’appui aux éleveurs laitiers) est à méditer ». Cette méthode d’organisation et de travail a été expliquée au préalable par les conseillers du GAPEL de Blida présents lors de cette rencontre.

 

Un chercheur de l’INRA est intervenu durant le débat en donnant certains éclaircissements économiques sur les points soulevés par les différents éleveurs et a encouragé les présents à s’organiser en coopératives.

 

Avant la fin de cette rencontre, la partie représentant les éleveurs de la wilaya de Tizi Ouzou a remercié la délégation de la wilaya de Blida pour ces fructueux échanges en souhaitant qu’ils ne  doivent pas se limiter à cette journée. Quant à la partie représentant la wilaya de Blida, elle a remercié leurs hôtes pour l’accueil chaleureux qui leur a été réservé, pour ces échanges professionnels et pour la dynamique d’organisation de la filière qui est en cours au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou.

 

L'initiative de jumeler les deux wilayas était très intéressante mais il aurait été souhaitable d'associer les autres wilayas présentes: Bouira et Béjaia. C'est un volet d'organisation à prévoir à l'avenir. 

 

Les éleveurs sortis de la salle ont continué les discussions en partageant leurs expériences mais certains d’entre eux furent vite happés par les "Ata-bel" (musiciens) autour desquels ils ont partagé la danse kabyle avec les hommes de la région, sous de stridents youyous de femmes qui étaient un peu en retrait de cette foule qui occupait toute la cour de l’école.

 

Vers la fin de la journée, les organisateurs ont clôturé la fête du lait en remettant des attestations de participation et des cadeaux aux éleveurs. Parallèlement différents responsables dont le président du comité des sages du village d’Imaloussen et le Directeur des Services Agricoles de Tizi Ouzou ont pris la parole pour féliciter le village d'Imaloussen et les organisateurs de la fête pour la réussite de cette journée. Signalons que le premier à être invité à prendre la parole a été un éleveur de Blida qui a remercié « les organisateurs pour cette louable initiative et pour l’accueil chaleureux réservé à la délégation de Blida tout en exhortant les producteurs de lait à améliorer la production laitière pour combattre l’importation de la poudre de lait ».

 

Grand MERCI à Blida pour avoir honoré cette fête par la présence de ses éleveurs et de ses techniciens. Rendez-vous à la deuxième édition de la fête du lait. On parle déjà qu'elle aura lieu, Inchaâllah, le samedi 31 Mai 2014, la veille de la journée internationale du lait.

 

Mounir.B

Source: www.algerielait.com du 27.05.2013



29/05/2013
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